Peut-on isoler un mur en pierre humide avec du placo ?

By Alex

Quand on a acheté notre maison, on ne s’attendait pas à ce genre de surprise… En préparant la future salle de jeux pour nos enfants, on a découvert que l’un des murs en pierre était complètement humide. Infiltrations ? Remontées capillaires ? On ne savait pas trop à quoi on avait affaire… mais on a vite compris que poser du placo directement allait poser problème. Ce genre de situation est plus courant qu’on ne le croit dans l’ancien. Et pour éviter les erreurs (qu’on a failli faire), voici un guide complet pour comprendre d’où vient l’humidité, comment la traiter efficacement, et surtout quelles solutions choisir pour isoler un mur en pierre sans aggraver la situation.

En bref, ce qu’il faut savoir :

  • Traiter l’humidité avant d’isoler : identifie la source de l’humidité pour éviter les moisissures et la dégradation du mur.
  • Choisir des isolants perspirants : opte pour la fibre de bois, le liège ou le chanvre pour garantir la régulation de l’humidité.
  • Privilégier l’ossature indépendante : laisse une lame d’air entre le mur et l’isolant pour assurer une bonne circulation de l’air et éviter la condensation.

Quelles sont les causes possibles d’humidité dans un mur en pierre ?

Avant d’envisager l’isolation d’un mur en pierre humide, il est impératif de traiter la cause de l’humidité. Isoler sans résoudre le problème risque d’aggraver la situation : moisissures, dégradation des matériaux, perte de performance thermique, etc.

  • Remontées capillaires : l’humidité remonte par capillarité depuis le sol. C’est un phénomène courant dans les maisons anciennes, notamment en l’absence de rupture de capillarité.
  • Infiltrations : causées par des fissures dans les murs, une façade abîmée ou des joints poreux. L’eau de pluie pénètre alors dans la maçonnerie.
  • Condensation : résultat d’une mauvaise ventilation intérieure. L’air chargé en humidité (cuisine, salle de bain, respiration…) se condense sur les surfaces froides.
  • Poussées latérales : dans les caves ou les murs enterrés, une mauvaise évacuation des eaux de ruissellement ou une absence de drainage provoquent des infiltrations par pression du sol.

Comment poser un vrai diagnostic ?

Il ne suffit pas d’utiliser un hygromètre en surface : le taux d’humidité mesuré ne reflète pas toujours la réalité du mur. Le test le plus fiable reste la bombe carbure, utilisée par les professionnels. Elle permet de mesurer précisément l’humidité contenue dans l’épaisseur du matériau (pierre, mortier, etc.), ce qui est essentiel avant d’engager des travaux.

Quelles solutions pour traiter l’humidité avant d’isoler ?

Une fois l’origine de l’humidité identifiée, il faut intervenir de manière ciblée. Voici les principales solutions utilisées selon les cas :

  • Injection d’une barrière étanche : idéale contre les remontées capillaires. Des produits hydrophobes sont injectés à la base du mur pour bloquer l’humidité qui remonte depuis le sol.
  • Cuvelage : recommandé pour les murs enterrés (cave, sous-sol). Cette technique consiste à appliquer un revêtement étanche à l’intérieur pour contrer les poussées latérales d’eau.
  • Réfection des joints à la chaux : dans un bâti ancien, les joints à base de ciment retiennent l’humidité. Refaire les joints avec un mortier à la chaux favorise la respiration des murs.
  • Hydrofugation de la façade : attention, cela ne s’applique que sur une façade saine, sans microfissures actives. Elle permet de limiter les infiltrations tout en laissant respirer le support.
  • Suppression du salpêtre : ces dépôts blanchâtres sur les murs sont un signe de remontées capillaires persistantes. Il faut gratter les zones touchées, assainir, puis traiter la cause.

💡 Astuce en plus : installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée) ou à défaut, une ventilation naturelle haute et basse ; cela permet d’évacuer l’humidité ambiante et d’éviter les problèmes de condensation.

Pourquoi il ne faut coller l’isolant directement au mur ?

Coller de l’isolant directement sur un mur en pierre humide – que ce soit avec du polystyrène, des plaques collées ou des plots de MAP – est une erreur fréquente… et coûteuse.

👉 Pourquoi ? Parce que cela emprisonne l’humidité, empêche les échanges d’air et favorise les moisissures et la dégradation du mur. Au fil du temps, cela peut même aggraver les désordres structurels.

✅ Ce qu’il faut faire à la place :

  • Prévoir une lame d’air de 3 à 5 cm entre le mur et l’isolant, indispensable surtout si le mur est irrégulier ou humide.
  • Fixer l’isolant sur une ossature indépendante, en utilisant des rails métalliques type fourrures à placo, ou des tasseaux en bois traité autoclave (classe 3 minimum pour résister à l’humidité).
  • Installer des grilles de ventilation en partie haute et basse du doublage pour permettre une circulation naturelle de l’air.
  • Éviter les pare-vapeur si vous utilisez des isolants perspirants (comme la fibre de bois, la chaux, le liège…) : ces matériaux doivent pouvoir réguler l’humidité, pas l’enfermer.

💬 À noter : certaines techniques récentes autorisent l’emploi de laine de verre, à condition de créer une ossature désolidarisée, bien ventilée, et d’avoir traité en amont toutes les sources d’humidité. Mais sur un mur ancien en pierre non assaini, cela reste risqué et déconseillé.

placo sur mur en pierre humide

Quel isolant choisir pour un mur en pierre qui respire ?

Les murs en pierre doivent pouvoir respirer pour réguler naturellement l’humidité : cela signifie qu’ils doivent laisser passer la vapeur d’eau, sans la bloquer. C’est un point essentiel, quel que soit le mode d’isolation choisi (par l’intérieur ou par l’extérieur).

Voici les isolants les plus adaptés aux murs en pierre :

  • Fibre de bois : excellent déphasage thermique, laisse circuler la vapeur d’eau.
  • Liège expansé : imputrescible, stable dans le temps et naturellement hydrophobe.
  • Chanvre : très bon régulateur hygrométrique, évite les condensations internes.
  • Enduits chaux-chanvre ou chaux-sable : respirants et compatibles avec la pierre.
  • Bois massif, torchis, laine de bois… tous ces matériaux dits « perspirants » sont aussi de bonnes options.

🚫 En revanche, certains isolants sont à éviter car ils bloquent l’humidité, ce qui peut dégrader le mur dans le temps :

  • Polystyrène (expansé ou extrudé)
  • Polyuréthane
  • Laine de verre et laine de roche (surtout en contact avec un mur humide)
  • Tous les isolants étanches à la vapeur d’eau

Bien entendu, le choix du bon isolant ne suffit pas. Il faut aussi soigner la mise en œuvre, notamment la ventilation derrière le doublage et la continuité de l’isolation, pour éviter de piéger l’humidité.

🔍 Bon à savoir
Que l’on opte pour une isolation par l’intérieur (ITI) ou une isolation par l’extérieur (ITE), les murs en pierre nécessitent des matériaux respirants. L’ITE offre de meilleures performances thermiques, mais recouvre souvent les façades anciennes. L’ITI, elle, conserve l’aspect extérieur, mais demande une attention particulière à la ventilation et à la gestion de l’humidité.

Exemple de pose d’un doublage sur mur irrégulier ou humide 

Isoler un mur en pierre, qu’il soit irrégulier ou exposé à l’humidité, nécessite une méthode bien pensée pour garantir à la fois confort et efficacité. Comme on l’a vu, le choix des matériaux perspirants est crucial pour permettre aux murs de respirer sans emprisonner l’humidité, surtout en Isolation par l’intérieur (ITI).

Mais passons à la pratique ! Si tu fais face à un mur irrégulier ou humide, voici les étapes à suivre pour poser un doublage tout en respectant les besoins d’un mur vivant.

  1. Fixer les tasseaux verticaux : commence par visser des tasseaux en bois traité tous les 40 à 60 cm. Ces tasseaux formeront l’ossature qui soutiendra l’isolant et la finition.
  2. Laisser une lame d’air : pour éviter l’accumulation d’humidité, il est primordial de laisser une lame d’air de 3 à 5 cm entre le mur et l’isolant. Cela permettra une bonne circulation de l’air et préviendra les risques de condensation.
  3. Choisir et poser l’isolant : selon le type d’isolant que tu as choisi, fixe un complexe plaque + isolant (type 10+40) ou une fibre de bois semi-rigide entre les tasseaux. L’idée est de créer une barrière thermique tout en permettant la respiration du mur.
  4. Fixer le parement : visse ensuite un parement (placo, Fermacell, ou lambris) sur l’ossature. Cela donnera une finition propre à l’intérieur tout en gardant une bonne isolation.
  5. Installer des grilles de ventilation : n’oublie pas d’ajouter des grilles de ventilation en bas et en haut du doublage. Cela assurera la circulation de l’air et réduira les risques de condensation.

👉 Option alternative : si ton mur n’est pas trop humide, une solution plus naturelle et respirante serait d’opter pour un doublage en panneaux de liège collés + enduit chaux. C’est une excellente alternative si tu veux combiner efficacité thermique et respect des principes de régulation de l’humidité.

A propos de l'auteur
Alex
J'adore bricoler, ça me permet de m'évader et d'être utile. J'ai mis ma passion au service de mon activité d'achat et de revente de biens avec Chris.

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