Changer l’ambiance d’une pièce sans avoir à détapisser les murs ? C’est une tentation fréquente, surtout quand le papier peint date un peu mais tient encore bien. Et la question revient souvent : peindre sur du papier peint, est-ce une bonne idée ? Avant de nous lancer, nous avons pris le temps de consulter des forums, des sites techniques… et clairement, les avis sont partagés, les expériences diverses, et les conseils parfois contradictoires. Alors aujourd’hui, on vous partage notre regard, nourri de retours concrets et d’un brin d’expérience maison.
Peut-on vraiment peindre sur du papier peint ?
Avant de sortir votre pinceau, prenez le temps d’inspecter soigneusement l’état de vos murs. Tous les papiers peints ne se prêtent pas à une peinture directe, et certains peuvent compliquer la tâche.
Commencez par vérifier la pose : le papier est-il bien collé, sans bulles, plis ou bords qui se soulèvent ? Toute zone décollée ou cloquée doit être réparée, car la peinture risque d’aggraver ces défauts. Pour cela, une seringue de colle vinylique, disponible en magasin de bricolage, permet d’injecter de la colle sous les lés sans tout arracher.
Ensuite, identifiez la nature du papier : les papiers vinyles, plastifiés ou lessivables, souvent utilisés en cuisine ou salle de bain, posent problème. Leur surface imperméable empêche la bonne adhérence des peintures acryliques. Dans ce cas, un léger ponçage ou l’application d’une sous-couche spéciale devient indispensable. Parfois, il est même possible de « stripper » la couche plastique, c’est-à-dire de la retirer à sec, pour ne garder qu’une base papier plus facile à peindre.
Autre point important : le support. Sur des murs en placoplâtre, si le papier a été posé sans couche d’impression préalable, le détapissage peut endommager le carton, car la colle a imprégné le support. Dans ce contexte, peindre directement peut être une bonne alternative.
Enfin, certains papiers dits « prêts à peindre » ou papiers d’apprêt, souvent blancs et légèrement texturés, sont conçus pour être peints facilement. Lorsqu’ils sont en bon état, ils offrent un rendu impeccable avec peu d’efforts.
Quelle peinture choisir : glycéro ou acrylique ?
C’est LA question la plus débattue sur les forums et en magasin : quelle peinture choisir pour peindre sur du papier peint ? Glycéro (à base de solvants) ou acrylique (à base d’eau) ? Spoiler : il n’y a pas de réponse universelle, tout dépend de plusieurs facteurs.
Le type de papier peint est un critère essentiel.
- La peinture glycéro (ou peinture alkyde), grâce à son fort pouvoir couvrant et sa finition tendue, est souvent recommandée pour les papiers vinyles ou plastifiés, qui sont imperméables et peu absorbants. Elle pénètre mieux ces surfaces, assurant une meilleure accroche.
- En revanche, l’acrylique, plus douce à utiliser et à faible émission de COV, convient mieux aux papiers classiques, intissés ou prêts à peindre, qui absorbent mieux la peinture à base d’eau.
L’état du support joue aussi un rôle important : une colle ancienne, un papier abîmé ou mal posé peut provoquer des cloques ou un décollement, surtout si la peinture utilisée ne convient pas au type de papier.
Par ailleurs, les solvants contenus dans la glycéro peuvent réagir avec certaines colles anciennes, provoquant cloques ou décollages, alors que l’acrylique est moins agressive mais peut cloquer sur certains supports peu absorbants.
C’est en partie pour ces raisons que les avis restent très partagés : certains obtiennent d’excellents résultats avec deux couches d’acrylique satinée, tandis que d’autres préfèrent la glycéro. Ce flou vient surtout de la grande variabilité des supports, des colles et des méthodes de pose.
Notre conseil : faites toujours un test sur 1 m² dans un coin discret. Si la peinture cloque, ne couvre pas ou provoque un décollement, changez de peinture avant de tout repeindre.
Comment bien préparer le support ?
La préparation du papier peint avant la peinture est indispensable pour obtenir une bonne adhérence de la peinture. Sans cela, le résultat risque de ne pas être à la hauteur et dans ce cas c’est généralement disgracieux.
Nettoyage minutieux
Commencez par retirer toute poussière ou saleté avec un chiffon doux ou une éponge légèrement humide.
Dans les pièces grasses (cuisine, entrée), un léger dégraissage est conseillé. Évitez les produits trop abrasifs pour ne pas décoller le papier.
Réparation des zones abîmées
Utilisez une seringue de colle vinylique (vendue en magasin de bricolage) pour recoller proprement les lés. Injectez la colle derrière le papier, aplatissez avec une spatule propre, puis laissez sécher 24 h.
Un coup de fer tiède (protégé par un chiffon) peut aider à bien plaquer les zones rebelles.
Ponçage des reliefs
Si votre papier peint présente des joints épais, des motifs en relief, ou des raccords visibles, un ponçage léger au grain fin est recommandé. Cela évite que la peinture n’accentue les défauts.
Sous-couche : est-elle indispensable ou pas ?
Notre avis ? Appliquer une sous-couche n’est pas toujours nécessaire, mais parfois indispensable.
Si votre papier est vinyle, plastifié ou lessivable (donc peu absorbant), la peinture risque de ne pas accrocher sans sous-couche adaptée.
Même chose si le papier est très foncé ou très coloré : les teintes peuvent transparaître.
Sur un papier classique, bien posé, propre et clair, on peut souvent peindre sans sous-couche, sans problème.
Vous pouvez aussi choisir d’en mettre une par précaution, pour sécuriser l’accroche ou unifier la couleur. C’est un plus, mais pas une obligation.
Application de la peinture sur papier peint : nos conseils pratiques
Une fois votre mur bien préparé, place à la mise en peinture. Voici quelques conseils pour un résultat homogène et durable :
- Utilisez un rouleau à poils moyens pour une application régulière, en croisant les passes pour éviter les traces.
- Travaillez par petites zones (lé par lé), en partant du haut vers le bas, surtout si le papier présente des raccords visibles.
- Prévoyez au minimum deux couches, surtout si le papier est imprimé ou foncé. Laissez bien sécher entre chaque couche (temps indiqué sur le pot).
- Ne surchargez pas le rouleau, pour éviter que la peinture ne détrempe le papier.
- Surveillez l’apparition de cloques pendant le séchage : si certaines zones se soulèvent, laissez sécher complètement, percez à l’aide d’une aiguille, collez à nouveau, puis retouchez à la peinture une fois sec.
🖌️ Astuce : préférez une finition mate ou satinée, plus tolérante aux petites irrégularités. Les peintures brillantes ont tendance à accentuer les défauts du support. Il est également possible de mélanger deux teintes de peinture à condition de le faire avec précaution pour éviter les mauvaises surprises.
Peindre ou détapisser : quelle est la meilleure option ?
Une alternative économique, mais temporaire ?
Peindre directement sur du papier peint peut sembler une solution économique particulièrement pour les locataires ou pour ceux qui souhaitent rafraîchir rapidement une pièce sans engager de gros travaux.
Cependant, elle a ses limites. Peindre sur du papier peint masque certains défauts du mur, mais ne les résout pas. Si des plis, bulles ou zones décollées subsistent, la peinture ne fera que les accentuer avec le temps.
De plus, cette méthode complique légèrement un éventuel détapissage futur. En effet, la peinture, surtout si elle est glycéro, peut rendre le papier étanche, ce qui rendra plus difficile la pénétration de l’eau ou de la vapeur nécessaires pour décoller la tapisserie.
Enfin, en cas de cloques ou de décollement après peinture, il faudra intervenir rapidement : poncer, appliquer un enduit de réparation, puis repeindre. Ce travail supplémentaire peut vite devenir fastidieux.
Et si on optait pour un décollement ?
Dans certains cas, retirer totalement le papier peint reste la meilleure option. C’est souvent recommandé lorsque le papier est en mauvais état, déchiré, moisi ou très abîmé, vous souhaitez une finition durable et parfaite, notamment si vous êtes propriétaire ou le papier est un vinyle difficile à peindre.
Pour décoller, la vapeur reste la méthode la plus efficace, bien plus que les produits chimiques. Sur les papiers vinyles, il est possible de « stripper » la couche plastique en la retirant à sec, avant de finir le décollage avec une décolleuse vapeur.
Attention toutefois, sur les murs en placo non imprimés, le décollage peut entraîner l’arrachage du carton, un risque à évaluer avant de commencer.
