Dans une maison à rénover, nous avions une cave en terre battue que nous avions décidé d’aménager. Il a fallu s’intéresser de près à comment poser un plancher en OSB sur de la terre battue… Pas évident avec l’humidité omniprésente et un sol pas stable ! Heureusement, tout est souvent possible, mais il fallait encore savoir comment faire !
Quels sont les défis d’un sol en terre battue ?
Problèmes d’humidité
La présence d’humidité dans une cave en terre battue représente des risques majeurs : des remontées capillaires, la condensation et le développement de moisissures. Cette humidité peut détériorer durablement les matériaux, notamment le bois et les panneaux OSB, compromettant ainsi l’intégrité de la structure. Pour y remédier, plusieurs solutions s’offrent à vous :
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- Systèmes de drainage : ils permettent d’évacuer l’excès d’eau avant qu’elle n’affecte le sol.
- Pare-vapeur et ventilation : l’installation d’un pare-vapeur, associé à une bonne ventilation, aide à réguler l’humidité.
- Dalle en chaux : dans certains cas, opter pour une dalle en chaux, plus respirante, s’avère être une alternative efficace.
Avoir un sol irrégulier et instable
Les sols en terre battue sont souvent meubles ou irréguliers, ce qui peut entraîner des risques d’affaissement. Pour garantir une base solide, il est indispensable de préparer correctement le sol :
- Nettoyage et nivellement : éliminez les débris et égalisez la surface.
- Compactage léger : selon la nature du sol, un compactage modéré peut renforcer sa stabilité.
- Techniques de support : l’utilisation de briques ou de plots permet de créer une surface plane. Cependant, il faut veiller à la fixation des lambourdes afin d’éviter d’endommager ces supports fragiles.
Isolation thermique et phonique : un enjeu clé pour le confort
Une isolation inadéquate peut entraîner une perte de chaleur pouvant atteindre 10 %, impactant le confort de l’espace. De plus, elle protège le matériel stocké contre l’humidité. Une bonne isolation thermique et phonique est donc essentielle pour :
- Optimiser le confort : en réduisant les déperditions de chaleur et en créant un environnement plus agréable.
- Préserver les équipements : en limitant l’exposition à l’humidité et aux variations de température.
Comment poser un plancher OSB sur terre battue ?
Étape 1 : Préparation du Sol
Nettoyage et Nivellement
- Nettoyer la surface : retirez tous les débris et égalisez le sol pour obtenir une base stable.
- Compactage (optionnel) : sur un sol très meuble, l’utilisation d’un compacteur à plaque vibrante ou d’un rouleau peut renforcer la portance. Cette étape n’est pas toujours indispensable si le sol est déjà bien tassé.
Protection contre l’humidité et ventilation
Déployez une bâche (par exemple, une bâche paysagère) sur toute la surface pour limiter l’humidité ascensionnelle tout en permettant une bonne ventilation. Pensez à laisser un léger recouvrement sur les murs pour limiter les infiltrations latérales.
Quid du polyane ? Contrairement à une bâche perspirante, le polyane est un film isolant hermétique. Son utilisation crée un environnement fermé qui favorise l’accumulation d’humidité, les moisissures, et même l’installation de nuisibles. Il est donc préférable d’éviter le polyane dans ce contexte.
Étape 2 : choix et installation des supports
Deux solutions principales s’offrent à vous :
Solution 1 : plancher sur lambourdes flottantes (solution classique)
Cette méthode consiste à poser des lambourdes directement sur le sol sans ancrage, permettant ainsi une installation stable tout en minimisant les risques liés à l’humidité et aux ponts thermiques. Elle est souvent utilisée pour son efficacité et sa simplicité de mise en œuvre.
- Choisir des lambourdes adaptées
Utilisez des lambourdes dont l’humidité ne dépasse pas 14 %. On recommande des dimensions minimales de 50 x 150 mm. Ces lambourdes doivent être posées directement sur la bâche sans être ancrées, afin d’éviter la formation de ponts thermiques et l’accumulation d’humidité.
👉 Espacement des lambourdes : pour garantir la solidité de l’installation, l’espacement entre les lambourdes doit être compris entre 40 et 60 cm, en fonction de l’épaisseur des panneaux OSB. Un écart trop grand risque de fragiliser le plancher et de provoquer un affaissement.
- Réaliser l’isolation entre lambourdes
Entre les lambourdes, il est recommandé d’ajouter un isolant comme de la laine de roche. Ce matériau aide à limiter les pertes de chaleur et améliore l’isolation acoustique, rendant la pièce plus confortable.
- Assurer une bonne ventilation sous plancher
Il est indispensable de laisser un espace d’au moins 30 cm sous le plancher. Cela permet une circulation d’air efficace et contribue à prévenir la condensation, garantissant ainsi la durabilité de l’installation.
Solution 2 : plancher sur chevrons avec plots béton (solution plus robuste)
Cette méthode repose sur l’installation de chevrons en bois fixés sur des plots en béton, offrant ainsi une structure plus résistante et durable. Elle est particulièrement adaptée aux sols instables ou sujets à l’humidité.
- Mise en place des plots en béton
Pour assurer une bonne stabilité, il est nécessaire de disposer des plots en béton régulièrement espacés, généralement tous les 50 à 80 cm. Ces plots permettent d’éviter tout contact direct entre le bois et le sol, limitant ainsi les risques d’humidité. Il est essentiel de vérifier leur niveau avant de poser les chevrons afin d’obtenir une base parfaitement plane.
👉 Alternative pour les sols très humides : une solution économique et durable consiste à utiliser des fondations en pneus remplis de gravier. Cette technique assure un bon drainage et limite les remontées capillaires. - Choisir et poser les chevrons en bois
Les chevrons doivent être suffisamment solides pour supporter la charge du plancher. On recommande des dimensions minimales de 63 x 120 mm pour garantir une bonne résistance. Pour éviter la remontée d’humidité, il est conseillé de placer un film bitumineux sous chaque point d’appui des chevrons. Ce film agit comme une barrière protectrice entre le bois et le béton.
👉 Espacement des chevrons : l’entraxe doit être compris entre 40 et 60 cm en fonction de l’épaisseur des panneaux OSB afin d’assurer une bonne répartition des charges. - Optimiser l’isolation entre les chevrons
Pour améliorer le confort thermique et acoustique, il est recommandé d’insérer un isolant entre les chevrons. La laine de roche est une option efficace grâce à ses propriétés thermiques et phoniques, mais on peut aussi utiliser des panneaux rigides pour une isolation plus performante.
Étape 3 : pose du pare-vapeur
L’ajout d’un pare-vapeur permet de limiter les risques d’humidité en empêchant la vapeur d’eau de pénétrer dans la structure. Cependant, son positionnement est important pour éviter de piéger l’humidité à l’intérieur.
- Choisir le bon frein-vapeur
Optez pour un frein-vapeur tel que l’Ampatex DB2 ou un équivalent. Ce type de membrane permet de réguler l’humidité sans bloquer complètement la diffusion de la vapeur d’eau. - Où et comment le poser ?
Il est préférable de poser le pare-vapeur au-dessus des panneaux OSB, sous le revêtement de sol final, pour empêcher l’humidité intérieure de pénétrer dans la structure en bois.
👉 À éviter sous l’OSB : placer un pare-vapeur directement sous les panneaux OSB pourrait retenir l’humidité dans l’isolant et favoriser les moisissures.
Étape 4 : installation du plancher en OSB
Une fois la structure prête, il est temps de poser les panneaux OSB pour obtenir une surface stable et résistante.
- Choisir l’épaisseur adaptée
Pour garantir une bonne rigidité du plancher, l’épaisseur des panneaux OSB doit être adaptée à l’usage prévu :- 18 mm minimum : convient pour un usage standard.
- 22 mm : recommandé pour une meilleure robustesse, notamment si l’espace doit supporter des charges plus lourdes.
- Fixation des panneaux OSB
- Fixez les panneaux à l’aide de vis à bois ou de clous annelés espacés tous les 30 cm.
- Respectez un joint de dilatation de 3 mm entre chaque panneau pour prévenir toute déformation liée aux variations d’humidité.
- Orientation des panneaux : Posez-les perpendiculairement aux supports (chevrons ou lambourdes) pour maximiser leur résistance mécanique.
Quelles autres alternatives pour stabiliser un sol en terre battue ?
Avant de choisir votre revêtement, il est important d’adapter la base selon l’usage prévu de la cave. Voici quelques alternatives :
Conserver la terre battue
Si vous souhaitez conserver un sol en terre battue, sachez qu’il présente des avantages naturels :
✔ Coût réduit : pas de gros travaux nécessaires.
✔ Sol respirant : idéal pour réguler naturellement l’humidité dans une cave.
🔹 Améliorations possibles :
- Ajouter une couche de gravier ou de sable (environ 20 cm) pour limiter la poussière et stabiliser le sol.
- Installer un géotextile pour mieux réguler l’humidité et éviter que le gravier ne se mélange à la terre.
Réaliser une dalle en béton ou en chaux
Si vous recherchez une base plus stable, la dalle est une solution efficace :
- Béton :
✅ Très robuste et durable.
⚠️ Peut nécessiter un système de drainage ou un film protecteur contre l’humidité. - Chaux :
✅ Alternative plus respirante, particulièrement adaptée aux caves humides.
⚠️ Moins résistante aux charges lourdes qu’une dalle béton.
💡 À noter : en cas d’humidité excessive, il est indispensable de prévoir un drainage préalable sous la dalle pour éviter les remontées capillaires.
Pouzzolane : une alternative pour stabiliser le sol
Une autre option intéressante pour stabiliser un sol en terre battue est l’utilisation de la pouzzolane, un matériau volcanique qui offre plusieurs avantages :
✅ Drainage naturel : La pouzzolane permet d’éviter les remontées capillaires en agissant comme une barrière respirante.
✅ Stabilité du sol : En l’ajoutant en couche de 10 à 20 cm, elle permet de niveler le sol et d’améliorer la portance, ce qui est essentiel avant la pose d’un plancher.
✅ Écologique et durable : C’est un matériau inaltérable qui résiste à l’humidité, idéal pour les environnements comme les caves.
💡 Astuce : Vous pouvez combiner la pouzzolane avec un géotextile pour empêcher son mélange avec la terre battue tout en conservant une bonne ventilation sous le plancher.
Voici une vidéo intéressante avec une alternative incluant le pouzzolane :
